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mercredi 21 décembre 2011

Pourquoi c'est si dur de demander de l'aide?

Parfois on se retrouve coincé dans une situation dont seule une personne extérieure peut vous sortir. Dans ces cas là la logique voudrait qu'on demande de l'aide. Mais voilà, ce n'est pas si simple à faire.
Pourquoi c'est tellement plus facile d'apporter son aide que d'en demander?

Évidemment dans le fait d'apporter son aide, au delà de la générosité gratuite il y a un petit morceau d'égo qui est content de recevoir cette gratification. Gratification qui veut dire qu'on est quelqu'un de bien, qu'on est important aux yeux de celui qu'on a aidé, qu'on a apporté notre pierre à un édifice. Et tout celà est très bien puisqu'on a besoin d'un égo en bonne santé pour se sentir bien.
Évidemment c'est ce même égo qui se sent faible et misérable lorsque nous osons demander de l'aide. Avoir besoin d'aide, OK c'est permis. Mais le publier sur la place publique, quel aveu de faiblesse! 
ça me semble un peu simpliste de tout mettre sur le dos de l'égo. Je crois que ce n'est pas qu'une affaire d'égo. Je crois que cet égo, c'est la société actuelle qui le rend coupable de ce grand crime qu'est le fait de demander de l'aide.

Je suis persuadée que si les hommes ont tant de mal à demander leur chemin quand ils sont perdus c'est parce qu'il croient inconsciemment que ça leur fait perdre toute possibilité d'incarner l'alpha mâle. Entendez par là l'homme fort et sûr de lui qu'il est ou a en envie d'être (et là je dis, vive les GPS et les applis google maps sur les mobiles!). Pourtant on ne cesse de nous dire que l'homme a le droit d'exprimer sa sensibilité, a le droit de ne pas être Superman. Et on a raison! Moi personnellement Superman, j'en voudrais pas dans mon lit (déjà, il ne serait jamais là à courir partout pour sauver la veuve et l'orphelin).

Dans cette affaire je crois que l'homme a été la première victime puisque reposait sur ses épaules la survie du foyer, la femme étant reléguée au rôle d'arrondisseuse d'angles. Et bien évidemment les femmes sont maintenant touchées puisque les écarts homme-femme tendent à être gommés. Et qu'avec toutes ces familles monoparentales, la survie du foyer repose bien souvent sur les seules épaules de la femme.
Aujourd’hui hommes comme femmes associent quelque part dans leur tête le fait de demander de l'aide à une forme de mendicité. C'est trop dur d'avouer qu'on est pas capable dans un monde où tout va tellement vite et où la compétition est tellement présente.

Hier soir mon père m'a dit: "On considère que la vie est une course. Ce serait le cas si tout le monde partait du même point, avec une préparation et des capacités physiques équivalentes. Dans la vie on ne part pas tous du même point et on a tous un objectif différent. Alors la vie ne peut pas être une course."
Quel philosophe mon père!
C'est peut-être à cause de cette conversation avec lui que j'écris aujourd'hui sur ce sujet. Parce qu'en ce moment ma vie est difficile et que je réfléchis beaucoup à ce qui n'a pas marché et à ce que je pourrais faire pour l'améliorer.

Quand j'ai monté mon entreprise, je ne l'ai pas fait pour entrer dans la course. Mais j'ai bien été obligé au bout d'un moment. Question de chiffre d'affaire, de rentabilité.
Dans tous les sites de conseils aux nouveaux entrepreneur on parle de "sortir du lot", "se démarquer" pour réussir. Il ne s'agit pas seulement d'être dans le peloton de tête mais bien de terminer premier. Du moins c'est ce que j'ai compris. C'est ce qui s'est imposé à moi au fil des années et j'ai cru moi aussi que la vie était une course. Et je me suis éloignée de ce que je voulais. Je voulais faire uniquement "des choses qui se vendent". Et je me suis éloignée de mon esthétique. Pour moi ce n'est pas ça la création.
J'ai perdu de vue mes objectifs. Les miens.
Alors j'ai tout arrêté pour ces raisons et aussi parce que je voulais participer à une course alors que mon point de départ était tellement plus loin que les autres. Pas d'argent de côté, pas de parents suffisamment à l'aise pour insuffler quelques deniers à mon capital. J'ai pensé que le talent et la ténacité suffiraient. Mais ma plus belle erreur a été de croire qu'il fallait que je me débrouille seule. Sans demander de l'aide. Parce qui peut dire qu'il a gagné la course si on lui a prêté des patins pour aller plus vite?
Décidément non, la vie ne peut pas être une course.

Alors je continue ma réflexion et j'essaye de tirer des leçons de mes erreurs. Parce que profondément, c'est ce métier de créatrice de bijoux que je veux exercer. Ma passion. Celle qui m'est venue à l'âge de 11 ans et qui ne m'a pas quitté depuis. Celle qui m'a poussé à entrer dans une école d'art quand d'autre faisaient des écoles de commerce pour s'assurer un bon métier.
Ce métier je veux le faire bien. Je veux réussir en trouvant le juste équilibre entre la course dans laquelle je suis obligée d'entrer un minimum et la personne que je suis profondément.

Première étape: obtenir mon certificat de secrétaire médicale pour pouvoir assurer mes arrières. Pour le reste ça se fera petit à petit, au fur et à mesure que l'horizon s'éclaircira.


Un bon article à lire sur le fait de demander de l'aide: http://gbeton.blogspot.com/2007/08/oser-demander-de-laide-ne-rend-personne.html
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